Dans une famille on a beau avoir vécu les mêmes choses, on n'a pas les mêmes souvenirs.
J’avais eu le coup de fil le plus étonnant de ma vie. Enfin deux. Le premier, Robyn était présente, et le deuxième, non. Le premier venait de notre cousine Lily, nous annonçant qu’elle venait vivre à Winston Oaks Hills. Le deuxième, toujours de la même personne, me disant qu’elle venait me rendre visite. Demain matin. Quand Robyn n’était pas là. Bon, d’accord. J’avais alors mis le réveil ce matin là pour ne pas me louper, même si je ne travaillais pas. Mais évidemment, lorsque mon réveil sonna, je l’éteignais. Et me rendormais. Ce qui fait que, comme d’habitude, je me réveillais en sursaut, à la dernière minute et filais sous la douche. En quatrième vitesse. Et alors que je me rinçais les cheveux, j’entendis frapper à la porte. Elle était déjà là. Merde. J’augmentais la cadence et allait le plus vite possible, avant de sortir de la douche. Et j’entendais encore une fois frapper.

« J’ARRIVE! »

Avais-je crié à l’attention de ma cousine, certainement. J’espérais, au fond. J’essuyais rapidement mes cheveux, le reste de mon corps avant d’enfiler des vêtements à la va-vite. Je n’étais même pas sûre que ce soit les miens, si ça se trouve ils appartenaient à ma sœur. Tant pis. Je laissais mes cheveux détacher et alors que je sortais de la salle de bain, j’entendais ma cousine m’appeler. Charlotte. Et elle savait pourtant que j’avais horreur qu’elle m’appelle comme ça. Et c’est bon, ce n’est pas parce que j’étais à moitié allemande que je ne comprenais que cette langue. Je m’arrêtais un instant, agacée. Je posais mon regard sur Esprit d’Obiwan et Rox, nos deux pensionnaires de quelques temps.

« Je fais quoi, je la laisse poireauter encore un peu ? »

Aucune réponse, ni l’un ni l’autre. Bon, je devais aller ouvrir sinon elle allait encore réveiller tout l’immeuble. Je soufflais et allais devant ma porte. Avant d’ouvrir, je collais un sourire sur mon visage.

« Lily ! Tu vas bien ? Je t’en prie entre ! »

Je me mettais de côté en pour la laisser passer, veillant à ce que les deux chiens ne sortent pas, avant de refermer la porte derrière ma cousine.