Ethan & Ileana
certains infinis sont plus vastes que d'autres
"Miss ! Jacob s'est fait mal !" Accoure la petite Madison, totalement affolée. Du doigt, elle montre le jeune garçon, qui, à terre, est en pleurs, se tenant douloureusement la cheville. Ileana fronce les sourcils et délaisse l'évaluation de sport d'une de ses élèves pour se diriger vers son élève. Elle fronce les sourcils, car Jacob est de ces élèves à simuler une douleur pour échapper à la moindre évaluation. Alors, elle est septique. Il est hors de question le petit roux échappe à son évaluation de saut en longueur. Seulement, tandis qu'elle arrive sur place, la cheville enflée et rouge de ce dernier interpelle la professeur des écoles. Ses larmes ne sont pas des larmes de crocodile comme il sait très bien les faire et l'inquiétude la gagne. Mais, elle n'en laisse rien paraître. Hors de question de montrer au garçon que sa maîtresse s'inquiète. Cela ne le rassurerait pas. Elle se baisse pour être à sa hauteur et lui fait un sourire rassurant et bienveillant. "Est-ce que tu arrives à te lever ?" La négation ne tarde pas à arriver et Ilea laisse échapper une petite grimace. Jacob a l'air d'avoir si mal que cela lui brise le cœur. D'habitude, lui si débrouillard. Elle laisse vagabonder son regard sur sa classe, à la recherche de l'enfant le plus digne de confiance. Mais, le visage inquiet de Madison l'incite à la choisir elle. En se sentant utile, elle détournera rapidement son attention du vrai problème. "Madison, va me chercher un fauteuil roulant chez le directeur et profites-en pour lui demander d'appeler les parents de Jacob, s'il te plaît." Son accent méditerranéen laisse apparaître son inquiétude et la Grecque sait qu'elle ne va pas tarder à laisser son côté maternel prendre le dessus. Alors, elle intime aux autres élèves de surveiller Jacob et de la prévenir au moindre problème avant de saisir son téléphone portable et de composer le numéro des pompiers. Seulement, par malheur, les pompiers semblent tous déborder aujourd'hui et pas une seule équipe est disponible. Décidément, ce n'est pas le jour du petit garçon. Ileana laisse échapper un soupir et finit par apercevoir le directeur, Madison et le fauteuil roulant. Elle se précipite aux côtés du blessé et avec l'aide de son supérieur, l'installe sur le fauteuil. Le directeur finit par lui annoncer que les parents ne sont pas joignables et que la personne à prévenir en cas d'urgence ne l'est pas également. Sans plus d'informations, elle récupère les numéros des parents de Jacob et non sans avoir oublier de donner des consignes pour le reste de sa classe, la maîtresse quitte l'école, accompagnée du petit garçon en direction de l'hôpital, sachant très bien que sa classe est entre les très bonnes mains du directeur, lui-même enseignant.

Le trajet en voiture est long et loin d'être calme, rythmé par les sanglots du jeune blessé et la musique grecque que diffuse le poste musical de sa petite Fiat 500. Bien qu'elle sache que téléphoner au volant est interdit par le code de la route, elle essaie de joindre sans succès quelqu'un de la famille de son élève. Elle prend très à cœur le moindre bobo que pourrait se faire l'un de ses élèves. De cette manière, quand elle entend les pleurs douloureux du rouquin, elle s'inquiète encore plus, s'imaginant le pire. Quand elle arrive aux urgences de Winston Oaks Hills, il est déjà bien 10h30 et déjà, les urgences sont surchargées. Sans plus attendre, elle entre dans le hall, le garçon de 8 ans dans ses bras et demande immédiatement à la première infirmière qu'elle croise qu'on s'occupe de son élève. Seulement, il n'est pas le seul à attendre des soins et ça, elle le sait très bien. Et l'infirmière se tient bien de lui rappeler. Cependant, son inquiétude est grandissante. Ses parents sont injoignables. Pour changer. Bande de parents indignes, pense-t-elle. Incapables d'être présents pour leur propre fils quand celui-ci en a besoin. Pas étonnant qu'il se permette tout. Pas besoin non plus de se demander d'où lui vient cette débrouillardise. C'est d'une évidence à lui en couper le souffle. Le temps passe et l'attente se fait longue. Les infirmières ont bien essayé de soulager la douleur, mais rien ne semble faire effet. Tandis que des patients quittent la salle d'attente, d'autres ne tardent pas à arriver. Des allers et des retours inépuisables.

"Jacob Adamson" annonce enfin une infirmière, une petite blonde qui est accompagnée d'une chaise roulante dans laquelle elle installe le petit garçon. Ileana suit derrière, une main protectrice posée sur l'épaule de son petit protégé. Elle sait que ce geste rassure son élève, elle arrive à ressentir ceci et déjà, ça la rassure un minimum. Simultanément, la blondinette essaie de faire sourire le petit Adamson en lui racontant des anecdotes intéressantes et amusantes sur le personnel de l'hôpital, et, même si cela n'arrive pas à redonner le sourire à l'enfant, l'institutrice lui en est reconnaissante. Rapidement, ils arrivent tous trois à destination et l'infirmière en blouse verte installe le petit roux sur le lit avant d'annoncer qu'un médecin ne devrait pas tarder à examiner le petit Jacob. Ileana la remercie du regard avant de reporter son attention sur son élève. Elle s'installe à ses côtés et lui prend gentiment la main en le rassurant, comprenant que le garçon ne semble pas à l'aise dans cet environnement. Elle non plus, d'ailleurs. "Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer, tu verras." Elle marque une pause en lui adressant un sourire réconfortant. Ses yeux se déposent sur le t-shirt Avengers de son élève et d'un regard malicieux, elle le couve. "Tu sais quoi. J'ai entendu dire que le médecin qui va s'occuper de toi, fait partie des Avengers. Peut-être que tu pourras lui demander un autographe." Les yeux douloureux de son élève se chargent de curiosité bien que ses larmes n'ont pas stoppé. Son visage est toujours marqué par la souffrance et Ileana espère que l'Avenger qu'attend son élève ne tarde pas trop. Car bien qu'elle arrive à dissimuler son anxiété, elle n'en peut plus de le voir dans cet état. Tout ce qu'elle souhaite, c'est qu'on soulage le petit Adamson. Alors, elle attend, ne pouvant rien faire d'autre.

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Ethan & Ileana
certains infinis sont plus vastes que d'autres
Ileana attend, toujours et encore, que le docteur arrive. Pendant ce temps, elle fait en sorte de rassurer le petit garçon du mieux qu'elle peut, essayant de ne pas laisser son inquiétude la submerger. Elle est en train de perdre le peu de contrôle qu'il lui reste et ça la fait carrément flipper. Alors, quand elle entend la voix calme et posée du docteur, elle lâche un soupir de soulagement. Déjà, elle se sent plus soulagée, sachant que quelqu'un va enfin s'occuper de l'enfant. Lorsqu'elle écoute le docteur s'adresser à elle, la brunette arrive à apercevoir ce côté rassurant qui émane du Docteur Wincheston. C'est avec son petit accent chantant qu'elle lui répond, sa voix trahissant son inquiétude : "enchantée de faire votre connaissance. Je suis Ileana Kostas son institutrice." La dénommée Kostas marque une petite pause, en déglutissant. En vérité, elle ne sait pas vraiment ce qui est arrivé. Si quelqu'un l'a méchamment poussé ou si en s'entraînant pour l'évaluation, il est tombé. Et à dire vrai, elle ne s'est pas réellement préoccupée de ça au moment où elle a vu l'état de la cheville du jeune garçon. Son principal souci, à ce moment-là, était de l'emmener au plus vite aux urgences pour qu'il soit soigné dans les plus brefs délais. "Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé. Nous étions en cours de sport et je les évaluais en saut en longueur. Au moment où l'accident s'est passé, j'étais entrain d'évaluer une de ses camarades. Je suis sincèrement désolée de ne pas pouvoir vous aider. " Alors qu'elle lui répond, l'homme qui devait bien avoir son âge, s'occupe du petit Jacob. Le petit garçon semble aller de plus en plus mal et en voyant la douleur s'exprimer sur son visage, Ileana se triture les doigts, stressée. Elle culpabilise de voir son élève dans son état. Elle se dit que si elle avait été plus attentive, rien de tout ça ne serait arrivé. Et bien que le brun affirme qu'il s'agit sûrement d'une fracture, elle ne peut cesser de s'inquiéter. Tout d'abord, parce qu'elle est son enseignante et qu'elle est responsable de lui pendant les heures scolaires. Deuxièmement, parce qu'elle est maman avant tout et que son côté maternel ne peut s'empêcher de s'exprimer quand Ileana entend un enfant pleurer. L'institutrice n'ose même pas s'imaginer l'état dans lequel elle aurait été si c'était sa petite Aglaia qui était à la place de Jacob Adamson. Dire que ses parents n'ont pas l'air de s'impliquer et de s'inquiéter énormément pour leur propre fils, ça la révulse.

Le regard du médecin se dépose sur elle et Ileana tente un sourire qui se veut aussi complice que celui qu'il vient de lui faire. Il semble avoir une idée pour convaincre Jacob de passer une radio afin de confirmer le diagnostic. Et à l'écoute de ce qu'il dit, Ileana lâche un petit rire. Jacob adore les Avengers, et plus particulièrement, Captain America. Souvent, quand elle demande à ses élèves de débattre sur ce qu'ils veulent faire plus tard, le petit rouquin crie souvent que quand il sera plus grand, il sera comme Captain America et qu'il sauvera le monde. Alors, elle remercie silencieusement le docteur Wincheston d'avoir abordé ce thème-là pour convaincre le petit garçon. Car, lorsqu'elle aperçoit la mine du petit Adamson, elle ne peut que sourire à son tour. Cette dernière est persuadée que l'enfant croit qu'en faisant comme Steve Rogers, il pourra se rapprocher de son idole et lui demander un autographe. Ah l'innocence des enfants !

Quand le médecin en charge de son élève lui fait signe de l'idée, elle se précipite pour l'aider à installer le petit garçon dans une chaise roulante et le regarde partir en service radiologie. Si elle avait pu, elle serait partie avec lui. Le laisser seul l'inquiète encore plus. Et s'il lui arrive quelque chose pendant qu'elle n'est pas là ? Elle inspire, expire essayant de se calmer du mieux qu'elle le peut. Hors de question de perdre le contrôle maintenant. Elle qui gérait si bien jusque maintenant. Seulement, le médecin lui rappelle de l'existence de ses parents. Bien sûr que non qu'Ileana n'ait toujours pas réussi à les joindre. Elle ne sait pas d'ailleurs pas pourquoi ils n'ont pas essayé de la rappeler. Elle a laissé des tas de messages vocaux et a même téléphoné à la nourrice du petit garçon, sans succès. Ileana laisse échapper un soupir, lourd de sens. "Non... J'ai beau essayer d'appeler les numéros que ses parents m'ont donnée en début d'année, personne ne répond." La brunette encre son regard dans celui du médecin et elle est intimement persuadée que son regard trahit toute l'angoisse qu'elle éprouve, autant que sa voix méditerranéenne l'abandonne. "Vous... Vous pensez vraiment qu'il s'agit d'une simple fracture ? Je me sens assez responsable de son état alors si vous pouviez m'assurer qu'il va aller mieux, vous seriez génial." Ileana se mord la lèvre, signe de son appréhension. Il ne reste plus qu'à attendre qu'un des deux parents de l'enfant se décide enfin à se réveiller et à prendre des nouvelles de leur fils. Du moins, s'ils se persuadent de le faire...

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