L'amour est dans les petits détails

Après toute une nuit de boulot, je rentrais chez moi. J’avais juste besoin de dormir un peu avant d’aller chez ma petite amie pour l’aider à faire ses cartons. Et rien que d’y pensais, je voyais son appartement qui  en était déjà bien rempli. Et en plus, elle était enceinte. Elle portait un enfant. Notre enfant. Et cela avait des conséquences. Sur son humeur. Un moment elle était heureuse, de bonne humeur, et l’autre c’était totalement l’inverse. Et son entourage en faisait les frais. Dont moi. Je me doutais qu’elle faisait attention, mais y a des fois ça sortait tout seul. Mais j’essayais de ne rien dire, pour ne pas l’énerver encore plus. Même si c’était vraiment, vraiment énervant. Je m’affalais alors sur mon lit en rentrant et dormais. Une heure. Pas assez. Une douche et je partais pour l’appartement de ma fiancée.

J’entrais, la saluais et après quelques mots échangés, le remplissage de carton pouvait reprendre. Lana était dans sa chambre et emballait des vêtements, alors que je m’occupais de ses livres. Et elle en avait beaucoup. Vraiment beaucoup. J’avais fais de la place chez moi pour qu’elle puisse les ranger, mais plus j’en mettais dans les cartons, plus je me disais qu’il fallait que je fasse encore de la place. Je pensais même à enlever toutes mes bandes dessinées, histoire d’être sûr. Je fermais le premier carton, qui était bien plein et commençait à en remplir un deuxième, alors que Lana entrait dans le salon, un carton plein lui aussi dans les mains, qu’elle laissa tomber sur le sol.

« Chérie, je t’avais dit de m’appeler pour soulever les cartons »

Je continuais de ranger ses livres, alors qu’elle s’installait sur le canapé. Elle me disait de faire attention à ses livres et que j’aurais à faire à elle si j’en abimais un. Je souriais.

« Oh t’inquiètes pas, je sais à quoi m’attendre. »

Attrapant un autre livre, je le rangeais. Puis un autre, qui lui attira mon attention. Malavita. Le seul livre que j’avais lu, tout ça pour qu’elle accepte de sortir avec moi. Je souriais comme un idiot et feuilletais rapidement le bouquin, et y trouvait une rose. Celle que je lui avais offerte le jour où j’étais venu, fier de moi, lui dire que j’avais réussi à lire un livre, sans images, en entier. Dire que ce n’était qu’il y a quelques mois à peine. Je relevais la tête et regardais ma fiancée en souriant.

« Tu l’as gardé… »

L'amour est dans les petits détails

J’étais épuisé, mais l’idée que Lana vienne vivre totalement avec moi était plus forte que la fatigue. Et pour ça il fallait faire les cartons pour le déménagement, alors après avoir dormi une petite heure et prit une douche, je me rendais vers l’appartement qui était encore celui de ma petite amie. Alors qu’elle s’occupait des ses vêtements dans sa chambre, je m’occupais des livres, dans son salon. Et dire qu’il y en avait beaucoup était un euphémisme. Je n’avais jamais vu autant de livre de ma vie. Et je me doutais que s’il arrivait malheur à l’un d’entre eux, j’étais foutu. Terminant l’un des cartons, j’en commençais un autre. Lana entra dans le salon avec un carton plein elle aussi, alors que je lui avais dit de m’appeler pour les soulever. Mine de rien, quelques vêtements pouvaient rapidement peser bien lourd. Je savais bien qu’elle n’était pas en porcelaine comme elle disait, mais je ne voulais pas qu’elle se ménage de trop et qu’elle se repose un maximum. Avec les symptômes de la femme enceinte qui commençait à arriver, je me doutais bien qu’à son boulot ça ne devait pas être facile et qu’elle se fatiguait plus rapidement. Je ne disais rien à sa réponse, je savais que ce n’était pas la peine de discuter. Elle s’installa sur le canapé, et je continuais le rangement des livres. Je souriais à sa nouvelle remarque. Oh ouais, je savais à quoi m’attendre. Pas exactement mais j’étais certains que je n’allais pas rire.

Je continuais de ranger jusqu’à tomber sur un certain livre. Le livre. Notre livre. Celui que j’avais fini par lire juste pour qu’elle accepte de sortir avec moi. Je souriais comme un idiot et le feuilletais rapidement. Je comptais le mettre à son tour dans le carton, lorsque quelque chose à l’intérieur attira mon attention. C’était une rose fanée, la rose que je lui avais laissé avant de partir, le jour où j’étais venu lui annoncer la nouvelle. Elle l’avait gardé. La rose en main, je relevais le regard vers ma fiancée et lui faisais la remarque. Elle se leva, sûrement pour voir de quoi je parlais, avant de m’enlacer. Je passais mon bras autour de sa taille et la serrais contre moi en souriant. Je la regardais, c’est vrai que c’était un beau souvenir, ce jour là. Comme tous les autres qui ont suivit.

« Je t’aime »

Je l’embrassais dans les cheveux en la serrant avant de la regarder.

« Vas te reposer un peu… Tu veux boire ou manger quelque chose ? »

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Les remarques que me faisait ma petite amie, je devais prendre du recul. Je me doutais bien que les premiers signes de grossesses apparaissaient et que les hormones lui jouaient des tours. Alors je laissais couler la plupart du temps, ou j’essayais de la rassurer. Et une petite voix dans ma tête me disait « aller, plus que quelques mois ». Mais quand je la voyais sortir avec un carton plein de vêtement, je lui disais qu’elle aurait du m’appeler. Et elle de rajouter qu’elle n’était pas en porcelaine. Ok, pas la peine d’en rajouter, il valait mieux arrêter cette discussion maintenant. Alors je continuais à mettre des livres dans le carton, lorsque je trouvais LE livre. Avec LA rose à l’intérieur. Je m’en souvenais comme si c’était hier, et le fait qu’elle ait gardé la rose me fit sourire. Lana s’approcha de moi, et je passais mon bras autour d’elle pour la serrer. Toujours contre moi, elle s’excusait de son comportement en ce moment. Je lui souriais.

« T’inquiètes… »

La serrant un peu plus, je l’embrassais dans les cheveux, avant de lui demander si elle voulait manger quelque chose. Je riais légèrement à sa réponse, je m’en doutais. Même pas enceinte elle aurait dit oui. Et tant mieux, car mon estomac commençait à crier famine lui aussi. Je l’embrassais une dernière fois et la lâchais pour aller à la cuisine, préparer de quoi manger un petit quelque chose. Des sandwichs feront l’affaire, je pense. Les posant sur une assiette, je prenais aussi deux verres avec de l’eau et mettais le tout sur un plateau. Je le prenais et retournais dans le salon. Mon téléphone était posé sur la table, et Lana leva les yeux vers moi. Oh. Ça ne présageait rien de bon ça. Mais sa question m’étonna. Depuis quand j’avais arrêté de fumer ? Pourquoi voulait-elle savoir ça d’un seul coup ? La réponse était jamais, en réalité, et rare étaient les personnes au courant. Mais je devais lui mentir, elle n’avait pas besoin de savoir la vérité. Encore moins maintenant avec ses hormones en ébullition.

« Je sais pas exactement… Un an et demi j’dirais. »

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Après avoir trouvé la rose, je me disais qu’une pause ne serait pas de refus. Histoire de manger un petit quelque chose, avant de reprendre. Je demandais alors à ma petite amie si elle voulait manger quelque chose, et évidemment elle ne refusa pas. C’était comme demandé à un aveugle s’il voulait voir. L’embrassant une dernière fois, je la relâchais et allais dans la cuisine. Il n’y avait plus grand-chose dans le frigo mais assez pour nous faire un petit repas. Une fois prêt, je prenais encore deux verres et retournais dans le salon. Lana me posa une question. Une question à laquelle je ne m’y attendais pas. Mais vraiment pas. Depuis quand j’avais arrêté de fumer ? Jamais en fait. Ma mère m’avait surpris la première fois au lycée, puis je lui avais dit que je n’y toucherais plus. La deuxième fois, c’était… Il y a un an ? Ou plus. Je ne savais plus trop. Et comme la première fois, je lui avais dit que j’arrêterais. Et seules quelques personnes étaient au courant que je fumais encore. Et, n’ayant jamais fumé devant Lana mais apparemment elle se souvenait que je fumais à une époque. Et là, c’était la Lana enceinte qui me posait une question. Je lui répondais en posant le plateau sur la table basse. Puis je regardais ses mains s’ouvrirent sur mon paquet de clopes. Où est-ce qu’elle était allée chercher ça ? Ah oui. Ma poche. Et sa question n’attendait certainement aucune réponse.

Puis elle se leva et se retrouver face à moi. Voilà, la Lana enceinte était énervée. J’avais déjà eu droit à plusieurs petites scènes concernant des choses toutes les plus inutiles que les autres et là, ça allait être les cigarettes. Je soupirais.

« Oh c’est bon Lana, y a pas mort d’homme non plus. »

Je la regardais.

« Et puis pourquoi tu fouillais dans ma veste hein ? »

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Une petite pause n’était pas de refus, alors je proposais à ma petite amie de se reposer, pendant que je préparais à manger. Elle m’attendait assise sur le canapé alors que je mettais de quoi manger et boire sur un plateau. Heureusement pour moi, elle n’avait pas encore des envies étranges, ce qui se trouvait dans le frigo devrait donc la contenter. Je revenais dans le salon, avec comme accueil, une seule question. A laquelle je ne m’y attendais pas du tout. Elle me demandait depuis combien de temps j’avais arrêté de fumer. Et là, je me souvenais qu’elle n’avait pas du me voir fumé depuis le lycée, au moins. Mais officiellement, j’avais arrêté de fumé il y a un an et demi environ, officieusement je n’avais jamais arrêté. C’était juste pour que ma mère me laisse tranquille. Et, vu qu’elle était un véritable détecteur de cigarettes, je ne fumais pas pendant trois jours avant de lui rendre visite. Et, vu la question de ma fiancé, j’espérais que je n’allais pas épouser le même genre de détecteur. Répondant à ma petite amie, je baissais les yeux vers ses mains, où se trouvait le paquet qui, initialement était dans la poche de ma veste.

Et ça ne lui plaisait pas. Mais alors, vraiment pas. Tout ça pour un paquet de cigarettes. Je levais les yeux au ciel à sa remarque, c’était toujours la même rengaine venant des non fumeurs. Et puis, pourquoi elle fouillait dans ma veste.

Quelques secondes, mon regard se posa sur mon téléphone. Il avait sonné, mais la plus rien. Ce n’était donc pas une urgence, sinon il sonnerait encore. Je soupirais. Puis je la regardais à nouveau. Elle haussait la voix, moi aussi.

« J'ai jamais arrêté de fumer. C’est bon, t’as eu la réponse que tu voulais ? »

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Comment est-ce que la journée avait pu en arriver là. Tout était fatiguant, la grossesse de Lana, le déménagement et la nuit passée au travail. Tout cela mélangé, boom ça explosait. La journée allait être plus longue que prévu. C’était loin d’être terminé, Lana semblait encore plus énervée que d’habitude. Je dirais même encore plus chiante. Et ça commençait sincèrement à me taper sur les nerfs. D’habitude j’aurais tenté de la calmer, mais là j’étais épuisé. J’avais dormit une seule petite heure avant de venir ici et j’avais passé la nuit à courir à droite et à gauche pour différentes urgences. Alors là, Lana qui me prenait la tête pour un paquet de cigarettes dans ma poche c’était trop. Elle avait haussé la voix, et sans réellement m’en rendre compte je l’avais fait aussi. Si seulement cette histoire pouvait se finir au plus vite. Mais quelque part je me disais que c’était loin d’être le cas. Ça ne faisait que commencer. La journée allait être très longue.

Je baissais les yeux vers son doigt qu’elle pointait sur moi. J’attrapais sa main –peut-être plus violemment que prévu- et la baissais tout en la regardant. Ne pas lui parler sur ce ton ? Et elle, qu’est-ce qu’elle faisait ? Je la relâchais et soupirais. J’en avais marre, mais vraiment. Si seulement mon téléphone pouvait sonner pour une urgence que je puisse sortir d’ici au plus vite. Elle levait le paquet de cigarette entre nous, l’arme du crime en quelque sorte, alors qu’elle continuait de me faire la morale. Je rattrapais le paquet qu’elle me lançait et la regardais.

« Oh ça oui j’me rends compte qu’on va avoir un enfant ensemble, je l’ai parfaitement remarqué Lana ! »

Tenant le paquet dans ma main, je lui montrais sans la lâcher du regard.

« C’est bon Lana, c’est que des clopes ! Tu agis comme si j’avais couché avec une autre fille ! »

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Face à face, le ton montait entre nous. Et ce n’était pas prêt de s’arrêter là. Oh ça oui, j’avais parfaitement remarqué que nous allions avoir un bébé. Vu son humeur parfois, on ne pouvait vraiment pas le louper. Je secouais la tête à sa remarque, le paquet de cigarettes toujours dans ma main. Tout ça pour ça. Une simple histoire de fumer. De clopes. Et elle agissait comme si je l’avais trompé, comme si j’avais commis un meurtre. Ou l’irréparable. D’accord, les hormones pouvaient amplifier certaines choses, mais là, c’était trop. Je ne lui avais pas dit que je fumais encore, parce que je pensais qu’elle le savait. Et qu’avec elle, je ne pensais pas à sortir une cigarette, parce que je n’en avais pas eu envie. Alors quand elle m’avait posé la question, quelques instants plus tôt, j’avais dit une réponse, par réflexe plus qu’autre chose. Et voilà ce que ça avait donné.

Je la regardais lorsqu’elle me demanda comment est-ce qu’on devait élever un enfant alors que je lui avais mentit sur des cigarettes.

« Parce que tu m’en crois pas capable ? D’élever cet enfant avec toi ?! Fallait l’dire tout de suite j’aurais quitté cette foutue île ! »

C’était sortit tout seul. Je n’avais rien pu contrôler, c’était sortit comme ça. Alors qu’en réalité, je ne le pensais pas. C’était la fatigue, l’énervement, le stress. Tout ça mélangé et je n’arrivais même plus à contrôler ce que je disais. Lana semblait beaucoup plus énervée que moi, et ce n’était même pas étonnant. Après le paquet de cigarettes, elle me lança un livre -beaucoup plus fort cette fois- et je réussi à le rattraper de justesse. Je la regardais quelques secondes. Cette histoire allait dégénérer, encore. Et ce n’était que le début de la journée. Je reposais le livre et le paquet de cigarettes. Et je soufflais. Un grand coup, histoire d’essayer de me calmer.

« C’est juste des cigarettes, Lana. Je pensais que tu savais en plus, j’y pensais plus, j’ai répondu comme ça, voilà. C’est tout. »

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Je ne savais même pas pourquoi je disais ça. C’était sortit tout seul. Cet été, j’avais pensé un moment à fuir, à quitter cette île et ne plus donner aucun signe de vie. Puis j’avais parlé à Szymon, qui m’avait aidé à me rendre compte beaucoup plus vite que je si je partais, je faisais la plus grande erreur de ma vie. Et la, je remettais ça sous le tapis, sous le coup de l’énervement et de la fatigue. Je lui faisais du mal et je ne m’en rendais même pas compte. Elle criait encore, en me lançant un livre que je rattrapais de justesse. Je la regardais, sans rien dire quelques instants. Il fallait que l’un de nous deux se calme et c’est ce que je tentais de faire. Je posais le livre et le paquet de cigarette sur la table basse. Je soufflais un grand coup et essayais de reprendre mes esprits. Je tentais de me justifier, un peu plus calmement. Elle me regardait, avant de me dire de m’en aller. Sur le coup, je ne disais rien et la regardais sans réellement comprendre.

« Quoi ? »

Mauvaise idée, j’aurais du obéir directement sans poser de question car elle s’énerva d’autant plus et recommença à me jeter des livres dans ma direction. J’avais à peu près réussi à me calmer, mais là c’était repartit. Je la regardais et criait aussi fort qu’elle.

« TRES BIEN ! BEN NE COMPTE PAS SUR MOI POUR REVENIR ALORS ! »

Attrapant ma veste et mes clefs je sortais de son appartement en claquant la porte. Je sortais rapidement de l’immeuble et allais jusqu’à ma voiture avant de partir.

Je ne savais même pas réellement où j’allais, ni pourquoi. Je conduisais comme ça, en ville, pour me calmer. Me demandant comment on avait pu en arriver là. J’étais un idiot, j’aurais simplement pu lui dire que je fumais encore. Mais elle aussi, elle avait du tout exagérer. Et j’en avais eu marre. Alors boum, on a explosé tous les deux. Arrêté à un feu rouge, j’avais l’impression que ce dernier mettait une éternité à passer au vert. J’avais fait une connerie, et je devais la réparer. Mais je doutais qu’elle me pardonne aussi facilement. Je tournais la tête pour regarder les magasins de la rue. Et dans la vitrine de l’un d’eux se trouvait un énorme panda en peluche. Et alors que le feu passa au vert, une idée me vint en tête.

J’étais finalement rentré chez moi, quelques temps, histoire de laisser l’eau couler sous les ponts. Je devais retourner au travail ce soir, mais je devais la revoir avant. Alors, en retournant à son appartement, je m’étais arrêté dans ce magasin, celui où j’avais vu la peluche, et je l’avais acheté. Je devais avoir l’air malin avec un panda comme passager dans ma voiture, mais c’était pour la bonne cause. Me garant en bas de son immeuble, une vieille dame me regarda bizarrement lorsque je sortais la peluche de ma voiture. Un sourire et un bonjour, je montais jusqu’à l’appartement de Lana. Je frappais à sa porte et me cachais derrière la peluche avant qu’elle n’ouvre. Lorsque je sentais qu’elle avait ouvert, je prenais la parole, toujours en restant cacher, déguisant un peu ma voix pour faire comme si c’était le panda qui parlait.

« Il faut que tu pardonnes à Anakin, c’est un idiot tu sais… Mais un idiot qui t’aime et qui ne peux pas vivre sans toi ! »

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Je me demandais toujours comment on avait fait pour en arriver là. La journée avait pourtant bien commencé et là, tout était partit en vrille. La faute à qui ? Nous deux sûrement. J’avais bien comprit que c’était les hormones qui la faisait agir ainsi. Et aussi d’essayer de la calmer, comme je faisais d’habitude, je m’étais énervé moi aussi. Parce que j’en avais marre, parce que j’étais fatigué. Et j’avais fini par quitter son appartement en claquant la porte. En voiture, j’essayais de me calmer. Regardant autour de moi, conduisant en ville. Je devais y retourner, c’était certain mais pas tout de suite. Je devais attendre quelques heures, voire même demain. Mais en passant devant une boutique de jouet, je voyais quelque chose qui pourrait m’aider. Je ne tiendrais pas une nuit au travail dans cet état là. Pas après une dispute pareille avec Lana. Parce que Dieu seul sait ce qu’il pourrait m’arriver cette nuit, comme toutes les autres nuits où je travaillais. Et je ne voulais pas que l’éventuel dernier moment avec Lana soit une dispute. Le feu étant passé au vert, je redémarrais et conduisais jusqu’à chez moi cette fois. Je devais laisser passer quelques heures histoire de me calmer, et elle aussi.

J’essayais de m’occuper comme je pouvais à mon appartement. Impossible de dormir, alors je rangeais. Je faisais de la place pour ses livres et le reste de ses affaires. Mettant mes BDs dans des cartons, je trouverais bien une autre place où les mettre. En attendant, je rangeais le carton dans une chambre, celle qui serait la future chambre du bébé. Je regardais cette pièce un instant et essayais d’imaginer à quoi elle pourrait bien ressembler pour le bébé. Puis, regardant l’heure, je remarquais qu’il était déjà assez tard. Alors je repartais. Acheter cette énorme peluche. Avant de retourner chez ma petite amie. Je frappais à sa porte et attendais qu’elle ouvre, caché derrière le panda. Sa réponse me fit sourire, elle avait joué le jeu. Baissant la peluche, je la regardais.

« Bien sûr qu’il te pardonne… »

Je posais la peluche à terre et attirait Lana vers moi pour l’embrasser. Puis, la gardant dans mes bras je la regardais.

« J’suis désolé, j’aurais pas du te mentir comme ça… Promis je ne recommencerai plus. »

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C’était la première fois que je me disputais avec Lana. Et il fallait bien avouer que nous n’avions pas fait semblant pour une première dispute. C’était chez moi que j’avais fini par retourner, essayant de me calmer en rangeant, en faisant de la place pour les affaires de Lana, et notamment ses livres. Elle en avait tellement que j’avais fini par retirer toutes mes bandes dessinées. Je trouverais bien un autre endroit où les mettre. En attendant je les mettais dans un carton que je rangeais dans une pièce. Une chambre que j’avais et qui serait la future chambre du bébé. Je restais un instant dans cette pièce, regardant autour de moi. Pour l’instant, il y avait quelques affaires qui trainaient, qui ne me servait plus à rien. J’essayais tout de même d’imaginer à quoi ressemblerait cette chambre. Quand est-ce que je devrais commencer à ranger, à la repeindre, à installer un berceau, des jouets… Puis je repensais à Lana. Regardant l’heure, je devais y retourner. Retourner la voir pour m’excuser avant d’aller travailler pour la nuit. En espérant qu’elle ne m’en veuille plus, sinon je sentais que la nuit allait être longue. Reprenant mes clefs, je repartais et allais acheter cette fameuse peluche avant d’aller frapper à la porte de l’appartement de ma petite amie.

Me servant de la peluche pour me faire pardonner, cela avait fonctionné. Posant la peluche au sol, je la regardais.

« Dis pas d’bêtises… »

Je lui souriais et la serrais contre moi alors qu’elle se jetait dans mes bras.

« Bien sûr que je te le promets vraiment… Tout ce que je veux c’est passer le reste de ma vie avec toi, et c’est pas tes livres qui vont m’faire peur. Si un jour tu te réveilles et que je ne suis pas à côté de toi c’est que je m’occuperais de notre bébé ou que je ferais ton petit déjeuner. »

Je caressais doucement sa joue en la regardant.

« Je t’aime, n’en doute pas d’accord ? »